30 mai

« Funestes vanités »

Ensemble Amaranthe

Le programme de ce concert s’articule autour des petites pièces vocales, « airs spirituels » composées à la marge des motets religieux et plus célèbres de la période baroque française. Le cœur de ces airs se forme autour de textes profondément moralisateurs à destination des mondains de la Cour du roi Louis XIV et des duchés provinciaux, tout autant menacés, au regard du Clergé, par les vanités de la courtisanerie, les plaisirs de la chair et l’oubli des lois divines et chrétiennes. Commandées ou initiées par les compositeurs retenus ici, les airs chantés paraphrasent ou copient régulièrement l’œuvre poétique de Jacques Testu, autrement appelé « L’Abbé Testu », dont les Stances chrétiennes sont éditées à Paris au milieu du XVIIe siècle. Figure originale et aussi étonnante, celle du Solitaire, qui, de par sa détermination à garder l’anonymat, révèle la complexité du mondain qui doit continuer à exister dans un monde qu’il regarde avec cynisme et détachement. Enfin, la très belle écriture musicale de ces pièces valorise des textes que l’on pourrait juger aujourd’hui avec dureté et nous donne accès à des méditations plus universelles sur la vacuité et les agitations de notre monde emprunt, plus que jamais, du souci de briller et d’exister dans le royaume des apparences.

L’Ensemble Amaranthe a pour vocation première d’interpréter les Airs de cour des XVIIème et XVIIIème siècles.

Depuis sa création en 2016, les trois musiciens fondateurs – Richard Civiol (théorbe), Cécile Pierrot (dessus) et Roland ten Weges (basse) – ont  composé avec le répertoire méconnu des airs français, anglais, italiens et espagnols, profanes ou sacrés, avec le souci permanent de mettre en valeur des partitions oubliées et des pages de musique vocale ou instrumentale dont la restitution est passionnante.

Le travail de réécriture des partitions est un aspect essentiel de la démarche de cet ensemble qui s’attache, par voie de conséquence, à intégrer le discours musical dans une contextualisation historique éclairante. Danaé Monnié (dessus), Ondine Lacorne-Hébrard (viole de gambe) et Nicolas Desprez, (orgue et clavecin), ont rejoint l’effectif d’origine pour former une basse continue complète.